Les éléments anthropiques divers dans les
paysages ruraux
Bien entendu, le paysage rural antique sur les
documents iconographiques n’est pas seulement naturel, surtout dans la mesure
où sa présence n’est parfois justifiée que parce qu’il est le cadre où se
trouve l’élément anthropique.
Ainsi, on voit très fréquemment sur les fresques et les mosaïques des sanctuaires en montagne,
montrant que les dieux habitent ces hauteurs isolées, voire inaccessibles, ou
bien que les hommes qui les fréquentent ont besoin d’effectuer des actes
propiatoires, notamment les bergers.
La
construction humaine va de la simple colonne au véritable sanctuaire,
en passant par l'autel : ci-dessous, on voit à droite de deux
lions dévorant un sanglier en montagne, un élément de décor anthropique typique
: la simple ou double colonne formant un autel, avec son vase sommital, que l'on peut retrouver
dans la peinture pompéienne qui suit, avec en plus des édifices
divers et des piedestals :

Mosaïque
d'El Jem (Musée El jem)

Paysage
sacro-idyllique, Herculanum début Ier siècle (Musée de Naples)
Le
bâtiment de petite taille à allure de sanctuaire (en
général reconnaissable à la présence de colonnettes) que
l'on voit ci-dessus au centre, dans un milieu sauvage
(arboré et rocheux) est très classique dans les paysages
représentés, que ce soit sur les mosaïques ou sur les
fresques :

Mosaïque
du Musée du Bardo Mosaïque
de la Grande Chasse, Piazza Armerina
Dans
les deux mosaïques ci-dessus, il y a un sanctuaire,
toujours dans un cadre rocheux et/ou montagneux évoquant
l'isolement, la nature sauvage et la présence divine.
Plus
rarement, le sanctuaire peut aussi devenir le sujet
principal de la représentation ; dans ce cas précis,
les éléments dupaysage trout autour sont réduits à leur
strict minimum (quelques rochers et arbres ) :

Paysage
sacré, 1er s., musée de Naples
Sur les miniatures des arpenteurs, on aperçoit
des édicules qui aménagent une source, des ponts sur les cours d’eau, des
routes, des bornes, ou bien des monuments, par exemple une statue sur un socle.

Les
constructions humaines sont le plus souvent dans les ocres, mais
le rouge marque aussi la présence de tuiles ou celle d'une
route très importante et célèbre, par exemple la Via Appia (légendée)
sur la miniature représentant Terracine (Anxur) :

Sur le relief du mausolée d’Igel, on aperçoit
un temple ou une station routière au sommet d’une montagne, et des stations ou
des sanctuaires en bas de part et d’autre des pentes. C’est donc une
information sur l’importance de la protection divine lors de passages périlleux
dans ces rudes paysages en altitude.
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