Poètes et romanciers

 

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Les poètes sans but historique : une géographie de passage ou le cadre d’un mythe

Les poètes de l’époque augustéenne ont fait de fréquentes citations de noms de montagnes ou des références mythologiques précises. Mais pour eux, la géographie est plus un ornement qu’un but en soi, et elle sert à faire étalage de sa culture. Il faut donc la prendre comme telle et la considérer avec précaution. Certes, certaines régions sont vraiment connues par les poètes, ce qui donne une valeur de témoignage à leur évocation. La description des montagnes est par exemple très particulière chez les poètes, dans la mesure où le vocabulaire qu’ils emploient est souvent choisi pour introduire un mythe ou pour en suggérer l’atmosphère : A.Scarth (« The Volcanic Inspiration of some Images in the Aeneid » : CW 93,6 (2000) ) a même cru déceler chez Virgile l’inspiration de différents types éruptifs dans certains passages de l’Enéide, où Virgile ne parle d’aucune montagne ou volcan. Il entend ainsi montrer que le vocabulaire et les effets visuels décrits par exemple à propos de Polyphème (III, 570-683) dénotent une connaissance personnelle de Virgile et sans doute des visites de quelques-unes de ces montagnes. Les montagnes du Rhodope servent à Virgile de faire-valoir à l’Italie (qu’il décrit de façon plus réaliste que les montagnes de Grèce qui restent conventionnelles, présentées dans un but mythologique), dont il connaît par ailleurs assez bien les paysages.Ainsi, il décrit de nombreuses plaines arrosées de cours d'eau, ou le paysage de son domaine du Ménalque (IX e Bucolique) avec une colline et une rivière et toutes les ressources qui en découlent.

Horace connaît bien l’Italie, l’Apulie, la Sabine. Les Balkans sont pour Ovide le cadre de l’exil dans les Tristes et les Pontiques, ce qui en explique la description nettement péjorative, mais la plupart du temps, les montagnes célèbres qu’il cite sont les personnages ou le cadre d’un mythe. Martial et Stace évoquent de nombreux lieux assez précisément.

Valérius Flaccus, dans ses Argonautiques, fait le récit du voyage des Argonautes, ce qui justifie la précence de nombreuses digressions géographiques.

Ausone évoque le paysage de la Moselle dans son œuvre.

La description des paysages sert aussi à permettre tout simplement la cohérence vernaculaire, et non à des volontés réalistes. Ovide est très clair dans l’Art d’aimer, quand il conseille aux séducteurs de faire étalage de noms géographiques, dont ceux de montagnes. De ce fait, la description procède le plus souvent d’annotations fugitives ou ponctuelles, souvent issues de la tradition littéraire, avec de nombreux topoi et des expressions figées. Mais leur lecture permet de tracer justement un tableau évocateur de la subjectivité de l’image de la montagne chez les Romains.

Silius Italicus est présenté dans la page sur les historiens, parce que le sujet de son oeuvre est La guerre punique.

Les romanciers

Les romanciers grecs et latins tels qu'Apulée (IIe s.), Achille Tatius, Héliodore, Longus utilisent des topoi très marqués dans la thématique du paysage pour situer certains types d'actions. La montagne caverneuse est par exemple le lieu des enlèvements des protagonistes par les brigands.

 

 

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